Le dialogue social se met en place (à coup de fusil)
Cela commence en 1867, les prix des denrées alimentaires sont les plus élevés qu’on n’ait jamais connus depuis l’époque napoléonienne. Les ouvriers mineurs de la région de Charleroi, au bord du gouffre, n’ont d’autres moyens que d’arrêter de travailler, de se révolter et de piller les réserves de blé. Notre gouvernement et notre monarque étant les représentants d’une monarchie constitutionnelle, ils prennent aussitôt des mesures adaptées à la situation, c’est à dire… envoyer l’armée sur place, faire ouvrir le feu sur les ouvriers et dénombrer les morts. Trois en l’occurrence pour cette première confrontation.
En mars 1868, toujours dans le pays de Charleroi, les ouvriers voient leur salaire baisser encore une fois. Bien entendu, une grève éclate à nouveau. Les grévistes veulent s’en prendre à leur charbonnage, ce que nos dirigeants considèrent comme des émeutes. Le dialogue social du temps s’ouvre avec… la soldatesque qui, comme quelques mois plus tôt, n’hésite pas plus à ouvrir le feu sur la foule. Résultat de la « concertation » : dix morts, dont deux femmes…