Détruits « comme à la parade »
10 mai 1940, une attaque-surprise ! Il est encore des livres pour l’écrire. Ceci est faux car l’attaché militaire belge à Berlin était en relation avec celui des Pays-Bas, qu’un officier opposé à Hitler avertissait de jour en jour et d’heure en heure de l’imminence de l’attaque.
On savait donc parfaitement quand les Allemands allaient attaquer.
Ce qui ne nous empêcha pas de donner des permissions le jour avant et de ne pas prendre au sérieux les avertissements venus de Berlin, même dans l’aviation.
À l’aube du 10 mai, l’aviation allemande bombarde donc, sans ultimatum ni déclaration de guerre (c’est ça la modernité et on l’avait écrit à de nombreuses reprises), les aérodromes et les nœuds de communication belges.
Nos quelques avions sont à ce moment impeccablement alignés sur le tarmac, bien que l’alerte ait été donnée, sans être vraiment prise au sérieux…
D’initiative, les officiers de l’état-major, persuadés qu’il s’agit là d’un nouvel exercice de routine, décident malencontreusement de reporter les décollages en raison de la présence d’une brume matinale.
Quand enfin le signal du départ sera donné, seuls les premiers appareils auront le temps de prendre leur envol.
À l’aube, alors que nous sommes toujours en train de prendre l’air, les Allemands surgissent et mitraillent en enfilade les appareils alignés sur les pistes. Certains avions sont détruits sur place, d’autres se heurtent et brûlent, c’est le désastre également pour les appareils se trouvant dans les hangars.
En quelques instants, la plupart des appareils de notre aviation sont réduits en cendres.