Combien de victimes belges par souci d'économie ?
Selon le plan von Schlieffen, la guerre contre la France devait être gagnée en six semaines. Cela supposait une occupation très rapide de Liège, un nœud ferroviaire important. L’énorme machine allemande doit pour s’ébranler dans un mouvement synchronisé faire en sorte que les « soldats de chocolat » belges soient avalés le plus rapidement possible.
La bataille des forts commence immédiatement. Elle va durer douze jours devant Liège, et la résistance de nos soldats, malgré leur impréparation et les lacunes, sera extraordinaire.
Combien en aurait-on sauvé si en plus des lacunes déjà signalées en termes de conception et d’entraînement n’était venu s’ajouter le fait que les Allemands avaient une connaissance assez précise des faiblesses de nos forts. C’est en effet la société Krupp Arms Works qui avait procédé au remplacement des canons. Canons qui étaient en nombre insuffisant (toujours les économies) pour permettre de couvrir les passages entre les forts. Derniers petits détails, un officier allemand prisonnier déclarera qu’ils possédaient des cartes au 1/10 000e des environs de nos forts, constamment tenues à jour en temps de paix par des « touristes » à vélo, ajoutant même qu’elles étaient beaucoup plus précises que les nôtres. Économies encore et toujours, ce sont plus les conditions effroyables qui régnaient dans les fortifications, dont nous avons parlé plus haut, qui obligèrent les défenseurs à hisser le drapeau blanc que les assauts ennemis. L’Écho de Paris, comme de nombreux autres médias dans le monde, écrira : « Nous, Français, nous devons aux Belges plus que de l’admiration, nous leur devons une inoubliable reconnaissance. »
Espérons qu’il ne mettait pas là-dedans ceux qui avaient été si chiches de nos deniers…