Pas franc pour un sou !

Pas franc pour un sou !

Au moment de notre indépendance, de nombreuses monnaies étrangères circulaient chez nous : des francs français, des florins néerlandais, des pièces autrichiennes ou encore des pièces de la Principauté de Liège. Il nous fallait choisir une monnaie nationale. 

La loi du 5 juin 1832 nous dote d’une unité monétaire identique à celle de la France et définie en poids d’argent : « cinq grammes d’argent au titre de neuf dixièmes de fin constituent l’unité monétaire au nom de franc ». 

Pourquoi le franc ? Pourquoi encore une fois s’aligner sur un autre pays et sur la France en particulier ? D’accord, ils étaient partis de chez nous plus de mille ans avant, mais ce n’était pas une raison. Les Italiens quand ils ont fait leur indépendance, ils ne sont pas allés chercher la monnaie d’un autre État, les Espagnols non plus, les Grecs pas plus. En plus, « franc », ça ne fait référence à rien chez nous ; les Français oui, mais nous non. On était Belges ; pourquoi le « belga » ne s’est-il pas imposé comme une évidence ? Un nom bien à nous avec aussi une référence très ancienne, on avait tout. Mais non, on va chercher chez le grand voisin. C’est aussi idiot que cette Communauté « française » de Belgique à la place de « francophone » ! Nous sommes des francophones pas des Français. Il paraît même que Mitterand, quand on lui a présenté le président de ladite Communauté, aurait cru avoir affaire à une ASBL d’expatriés français et aurait demandé de combien de membres elle était composée ! 

Après la Première Guerre mondiale, notre économie est en ruine et l’inflation se développe. Pour améliorer la convertibilité de notre monnaie par rapport à celle de la France, Henri Jaspar, notre ministre des Finances, créa une deuxième unité monétaire, appelée justement le « belga ». C’est ainsi qu’à partir de 1926 apparurent les premiers billets et pièces avec la mention en belga, en plus de celle exprimée en francs. Un belga valait 5 francs. Pourquoi ne l’a-t-on pas gardé ?

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