L'incendie du cinéma Rio
Ce jour-là, le 3 avril 1955, le cinéma Rio de Sclessin, près de Liège, a à l’affiche L’aventurier de Séville. Quelques instants après l’entracte, le feu se déclare, la salle s’embrase et c’est la terreur chez les 150 personnes du public. Parmi celles-ci, Jeanne Rombaut, qui a seulement treize ans et qui parvient à sortir de la salle par la sortie de secours, un couloir minuscule d’une largeur de 80 centimètres et de 5 mètres de long, autant dire pas de sortie de secours. D’autant que l’autre possibilité de s’échapper se trouve derrière l’écran… en feu ! Jeanne est sauvée mais elle est venue là avec quatre autres enfants dont elle se sent responsable. Elle fait donc demi-tour et rentre dans la salle qu’elle vient de fuir pour parvenir à faire sortir d’abord son frère de onze ans et un autre enfant de huit ans, puis à nouveau pour sauver un petit de six ans. Tout cela avant de retourner une troisième fois dans les flammes pour essayer de sortir son amie Marie-Thérèse, âgée de dix ans. Cette troisième incursion dans l’enfer lui sera fatale. La catastrophe, qui fait trente-neuf victimes dont vingt-deux enfants, émeut tout le pays et force à s’interroger, enfin, sur les règles de sécurité souvent inexistantes ou insuffisantes dans les lieux publics.