La reine Élisabeth : espionne ?
Jacques Noterman auteur du livre à succès « Le roi tué » rapporte l’anecdote suivante : La princesse Lilian aurait raconté cette histoire venue en droite ligne de son époux et qui relata que, alors que le prince Léopold dînait à leur villa de La Panne durant la guerre, il a voulu discuter des plans militaires avec son père. « Pas devant maman » aurait répondu le roi.
Celle-ci aurait en effet recopié certains détails des cartes des opérations militaires qu’Albert, parfaitement au courant, laissait traîner sur la table. Ce n’est qu’après sa promenade, qu’Albert modifiait ses cartes. Élisabeth aurait agi de la sorte non par trahison, mais par humanisme, pour éviter des pertes inutiles. Pour montrer aux Allemands là où il ne fallait pas attaquer.
Élisabeth pratique peut-être aussi de cette façon une forme suprême d’intoxication de l’ennemi. Qui sait ?
Un des canaux vers les Allemands, pour elle qui voyageait beaucoup à l’arrière du front et qui pouvait envoyer des courriers via les pays neutres, aurait pu être le Kronprinz Rupprecht de Bavière, un cousin mais aussi le veuf de sa sœur cadette Marie-Gabrielle.
Les porteurs auraient aussi pu être les princes Xavier et Sixte de Bourbon, officiers dans l’armée belge, ils étaient cousins d’Élisabeth et frères de Zita l’impératrice d’Autriche.
Certaines initiatives d’Élisabeth « en faveur de la paix » sont connues, à l’époque, dans la plupart des capitales alliées. Certains affirment même qu’il existe un dossier de haute trahison sur Élisabeth dans les archives de l’armée de terre française. Ce qui est faux. Il existe bien quelques lettres évoquant des agissements suspects, mais rien de consistant. Pour faire taire les rumeurs, le président Raymond Poincaré viendra, en personne, remettre la Croix de guerre française à Élisabeth. C’était le 21 mai 1916.
Ce qui est certain, c’est que des pourparlers secrets eurent lieu à Zurich entre le Belge Émile Waxweiler et le comte Hans Tôrring Jettenbach, beau-frère d’Albert Ier par son mariage avec la sœur aînée d’Élisabeth, Sophie. Deux rencontres ont lieu. La première fin novembre 1915 et la seconde en janvier 1916. Que se serait-il passé si la Belgique avait signé une paix séparée ?