Des rues au nom d'un collabo
Durant l’été 1940, ce Cyriel Verschaeve écrit déjà un opuscule au titre annonciateur de Het Uur van Vlaanderen, L’heure de la Flandre, pour la partie sud de notre pays. Dans cette prose, il explique déjà son penchant pour l’Allemagne de Hitler.
Le 6 novembre 1940, sa littérature appréciée à sa juste valeur, l’administration allemande le nomme à la tête du Conseil culturel flamand.
Le pli étant pris, l’été 41, il profite de l’attaque allemande sur la Russie pour faire encore plus de zèle et commencer ce qu’il fera jusqu’à la fin, c’est-à-dire recruter des combattants pour le front de l’Est.
Il passera donc la guerre à collaborer et aider les nazis, et rencontra même Heinrich Himmler pour discuter avec lui de l’avenir de la Flandre.
Fin août 1944, il se replie avec les SS sur l’Allemagne où, avant de fuir en Autriche, il gravitera dans l’orbite des dirigeants collaborateurs flamands.
En 1947, il est déchu de la nationalité belge et condamné à mort par contumace ce qui ne l’empêche pas de vivre sans trop de problèmes en Autriche jusqu’à sa mort, en 1949, dans un presbytère où il avait trouvé refuge (pour info il était prêtre). Les voies du Seigneur sont impénétrables. Presque autant que celles de la Belgique. Verschaeve enterré en Autriche au moment de son décès sera exhumé en 1973, par des activistes fascisants du Vlaamse Militanten Orde, pour être à nouveau inhumé, dans notre beau royaume, sans que cela pose aucun problème à qui que ce soit. Cerise sur le gâteau, il y a des avenues au nom de ce collaborateur à Zoersel et à Kapelle-op-den-Bos ; des rues à Courtrai, Lanaken et à Puurs. Dans cette localité, c’est plus que du mauvais goût, c’est du cynisme quand on sait que la rue dédiée à ce personnage est située à un jet de pierre du tristement célèbre camp de concentration de Breendonk…
A quand une Goering Platz à Munich, une Himmler Strasse à Berlin ?