Les superstitions en amour

Les superstitions en amour

Les croyances autour de ce qu’une jeune fille devait faire pour être aimée et se marier ont eu la vie dure dans nos contrées. En 1920, on pouvait encore lire dans un « Almanach » qu’à Nivelles, une demoiselle « qui réussira à enlever d’une seule pièce la pelure d’une pomme ou d’une poire » trouvera l’homme de sa vie. Autre truc présenté comme infaillible: « faire manger à son amoureux un bonbon qu’elle aura d’abord porté le plus longtemps possible sous l’aisselle afin de lui prêter son odeur naturelle »… Bon courage !

Une fois le bonhomme trouvé, il suffisait de fixer une date pour les noces. Mais attention, pas n’importe quel jour ! Le vendredi était jugé néfaste, tout autant que celui que la Saint-Joseph, le 19 mars (notons par ailleurs que saint Joseph est le saint patron de plusieurs pays dont la Belgique) ou la Sainte-Hortense (le 11 janvier).

Dans le Hainaut, on était encore plus restrictif : « Noces de mai, noces mortelles. » Bigre ! Ces pièges écartés, encore fallait-il savoir si le mariage serait heureux. Selon la même source, les signes ne manquaient pas! Il suffisait d’ouvrir l’œil…

Une union réussie dépendait de ceci: « Lorsque le cortège nuptial rencontre une courtisane, ou un loup, ou une araignée, ou un crapaud. Quand on a une hémorragie nasale le matin même. Quand le soleil illumine la nappe de l’autel pendant la bénédiction nuptiale. Quand, sans qu’on les ait demandés, des chevaux blancs sont attelés à la voiture. Quand, en serrant fortement, entre les ongles, un cheveu du fiancé frise. »

L’échec d’un couple dépendait d’aussi peu de choses… « Quand on rencontre une femme enceinte, ou une femme échevelée, ou un moine, ou un prêtre, ou un lièvre, ou un lézard, ou un borgne, ou un boiteux. Quand en se rendant à l’église, un ami bavard vous retient par le bouton de la jaquette ou un mendiant par le pan de la redingote (c’est un avertissement du ciel). Lorsque la mariée pleure pendant la cérémonie.» Mais ses larmes étaient peut- être provoquées par le fait d’avoir dû soutenir son attention en guettant l’apparition de tant de présages déterminants pour son avenir…

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