Audrey Hepburn, « a star is born » à Ixelles.

Audrey Hepburn, « a star is born » à Ixelles.

Audrey Kathleen Hepburn-Ruston, dite Audrey Hepburn, est née le 4 mai 1929, au 48 de la rue Keyenveld, à Ixelles, derrière la Porte de Namur. Une plaque sur sa maison natale rappelle d’ailleurs l’événement. Audrey, ou Edda, est la fille d’une riche baronne hollandaise, Ella Van Heemstra, et d’un rentier irlandais, Joseph Hepburn-Ruston. Son père, spécialiste des prêts immobiliers, occupe un très bon poste dans notre capitale, dans une société non pas belge mais franco-anglaise.

Les habitants de la maison natale d’Audrey Hepburn, interviewés notamment par un journal japonais, se disent fiers de ce passé. Ils aiment cette excellente comédienne et ont décoré la maison avec des photos et des affiches la représentant. À sa naissance, Audrey a deux demi-frères plus âgés, du précédent mariage d’Ella, Alexandre et Ian, qui ont respectivement huit et quatre ans de plus qu’elle. Quant à elle, ses débuts sont pénibles, à peine trois semaines après sa naissance elle est atteinte de coqueluche et frôle la mort.

Audrey Hepburn

Après quelques mois à Ixelles, les parents de la comédienne et toute la famille quittent le centre-ville pour déménager à Linkebeek. En 1935, le père d’Audrey, futur militant pro-nazi, abandonne sa famille sans laisser d’adresse. Il s’installe en Angleterre. Audrey relatera sa disparition comme « l’événement le plus traumatisant de sa vie ». Elle commence à prendre des cours de danse classique, son désir de danser s’étant très tôt manifesté, après avoir assisté à plusieurs ballets à Bruxelles.

En 1939, juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Ella considère à tort que la Hollande neutre est plus sûre. Elle fait revenir Audrey dans sa famille à Arnhem. Audrey est forcée d’apprendre rapidement le hollandais, ne parlant alors couramment que l’anglais. Des années plus tard, quand on lui demanda si elle se sentait plus hollandaise ou plus anglaise, elle répondit qu’elle penchait vers l’anglais « parce que j’étais plus anglaise que hollandaise en arrivant en Hollande », en 1939.

L’année suivante, les troupes allemandes occupent le pays et font régner la terreur. Plusieurs membres de la famille d’Audrey s’engagent alors dans la Résistance, activité à laquelle l’adolescente participe aussi en faisant passer des messages. Prise de passion pour la danse, elle suit avec assiduité de nombreux cours en espérant pouvoir faire carrière. Mais les privations l’affaiblissent considérablement et auront des conséquences à long terme sur sa santé déjà fragile.

Les comédies musicales

Après la guerre, réalisant qu’elle ne peut mener une carrière de danseuse classique, elle se consacre à la comédie musicale. Après une première apparition cinématographique dans Le Hollandais en sept leçons (1948), elle s’envole pour Londres. Elle enchaine les seconds rôles dans des spectacles et des films avant d’interpréter un personnage de choix, celui d’une danseuse dans The Secret people (1952).

La France lui ouvre les bras avec la comédie Nous irons à Monte Carlo, de Jean Boyer (1952). Colette la remarque et la fait enga ger peu après pour le rôle-titre de « Gigi », qui est un véritable triomphe sur scène. La carrière de la jeune fille est lancée avec, en point de mire, Hollywood !

Dans son premier long métrage américain, Vacances romaines, de William Wyler, elle conquiert Grégory Peck et un public charmé par sa grâce, ses grands yeux noirs, sa moue mutine et son physique de poupée de porcelaine. Elle impose ainsi de nouveaux critères de beauté au cinéma et se lie d’amitié dans les années cinquante avec le styliste Givenchy qui contribuera à forger sa réputation d’élégance.

Une étoile à Hollywood 

Audrey Hepburn fait la rencontre de Mel Ferrer, comédien, peu après la sortie de Vacances romaines. Ils se donnent la réplique pendant plusieurs mois à Broadway, dans la pièce française Ondine, de Jean Giraudoux. Ils se marient ensuite en Suisse où ils achèteront une maison. Pendant plusieurs années, ils sont le couple le plus glamour du cinéma ! Ils tournent ensemble dans Guerre et paix, de King Vidor (1956) et le téléfilm Mayerling (1957). Ils ont un enfant, Sean, mais Audrey, accaparée par le rythme de tournage qui l’épuise, ne peut lui consacrer le temps voulu. Elle est également meurtrie par de nombreuses fausses couches. Durant cette période, elle enchaine ses plus grands succès : Sabrina de Billy Wilder (1954), Drôle de frimousse de Stanley Donen (1957), Au risque de se perdre de Fred Zinnemann (1960), Diamants sur canapé de Blake Edwards (1961), Charade de Stanley Donen (1963) et My Fair lady de George Cukor (1964). En 1967, elle tourne Seule dans la nuit, un film de Terence Young produit par Mel Ferrer. Le tournage détériore ses rapports déjà tendus avec son mari et précipite le divorce du couple en 1968. La même année, Audrey Hepburn rencontre Andrea Dotti, psychiatre italien qu’elle épouse peu de temps après. Elle le rejoint et s’installe à Rome. Après la naissance de son fils, Luca, en 1970, elle se consacre à son rôle d’épouse et de mère malgré un mari infidèle.

Audrey Hepburn et Harry Stradling Sr. sur le tournage de My Fair Lady

Au service des autres

Après neuf ans passés volontairement loin des plateaux, Audrey Hepburn revient en 1979 en jouant dans La Rose et la flèche de Richard Lester. Les propositions affluent de nouveau mais la comédienne refuse de relancer sa carrière. Elle tourne tout de même en 1981 dans Et tout le monde riait de Peter Bogdanovich. Depuis 1980, elle est séparée de Dotti et vit désormais avec le comédien Robert Wolders. Elle s’implique de plus en plus dans l’humanitaire : elle remplit d’abord des missions pour l’Unicef, puis devient en 1988 Ambassadrice de Bienveillance auprès de l’ONG. Dès lors, elle parcourt la terre au service des enfants du Tiers-Monde. Elle fait néanmoins deux dernières apparitions dans le téléfilm Love Among Thieves (1987) et le long métrage Always (1989) de Steven Spielberg.

En 1992, elle découvre, trop tard, qu’elle a un cancer du côlon. Malgré son opération, elle rentre dans sa maison en Suisse et y meurt le 20 janvier 1993. Sa disparition suscite un très grand émoi au sein de la profession cinématographique, tant elle était aimée et appréciée pour sa générosité et sa droiture.

Récompenses

Elle est l’une des 8 personnes à avoir remporté un Emmy, un Grammy, un Oscar et un Tony Award.

Elle remporte, en 1954, l’Oscar de la meilleure actrice pour Vacances romaines. Elle sera également nommée quatre autres fois pour cette récompense, pour ses rôles dans Sabrina (1954), Au risque de se perdre (1959), Diamants sur canapé (1961) et Seule dans la nuit (1967).

Quatre jours après cette cérémonie, le 29 mars 1954, elle reçoit un Tony Award pour sa prestation dans Ondine de Jean Giraudoux.

Pour ce même rôle dans Vacances Romaines, l’Oscar est suivi d’un British Academy Award (BAFTA), du New York Film Critics Circle Award et d’un Golden Globe. Elle recevra un second New York Film Critics Circle Award ainsi qu’un second BAFTA pour Au risque de se perdre.

Elle a par ailleurs remporté l’Henrietta Award 1955 pour l’actrice la plus aimée au monde, le Cecil B. DeMille Award en 1990 et le Screen Actors Guild Life Achievement Award en 1992. On lui décerna également, à titre posthume, le Jean Hersholt Humanitarian Award en 1993. Hersholt était celui qui lui avait remis son Oscar en 1953. Toujours pour son engagement humanitaire, elle reçut en décembre 1992 la Presidential Medal of Freedom.

Elle possède une étoile sur le Hollywood Walk of Fame, au 1652, Vine Street.

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